Partira, partira pas ? A la tête des Bleus depuis quatre ans, Raymond Domenech résistera-t-il à la lamentable campagne française lors de l’Euro 2008 ? Après la défaite face à l’Italie, Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération française de football, a affiché son soutien à l’actuel sélectionneur. Mais cela pourrait ne pas suffire. Le 3 juillet, le Conseil Fédéral se réunira pour déterminer l’avenir de l’équipe de France. Avec ou sans Raymond Domenech. Sous contrat jusqu’en 2010, l’actuel sélectionneur se verrait bien poursuivre jusqu’au Mondial sud-africain. Mais d’autres candidats poussent derrière la porte. Petit tour d’horizon de tous ces techniciens pressentis au poste suprême.
Deschamps, le favori
Il symbolise la France triomphante. Sous le maillot de l’équipe de France (103 sélections, 4 buts), le légendaire capitaine des Bleus a soulevé une Coupe du Monde en 1998 et une Coupe d’Europe en 2000. Capitaine charismatique, leader naturel au sein du vestiaire, il était destiné à devenir entraîneur. Ses débuts sous ses nouvelles fonctions ont confirmé ses prédispositions pour ce métier. En 2001, il prend les rênes de l’AS Monaco et remporte son premier trophée (Coupe de la Ligue en 2003). Mais la notoriété et la reconnaissance dont il bénéficie désormais, Deschamps les a construites au cours de la saison suivante avec l’épopée monégasque en Ligue des Champions (finale perdue face à Porto). En 2005, il quitte la Principauté et retrouve un défi à la mesure de son talent : faire remonter la prestigieuse Juventus de Turin en Serie A. En conflit avec certains dirigeants, il est forcé de quitter ses fonctions en 2007 et devient consultant TV. Dans une chronique parue mardi dans les colonnes du journal Le Monde, Deschamps, récemment annoncé à Chelsea, ne cachait pas son intérêt pour le poste de sélectionneur : « Ce serait une grande fierté de devenir un jour sélectionneur de l'équipe de France. » Le message est bien passé. Deschamps est aujourd’hui le grand favori et il possède de solides appuis à la FFF.
Tigana, l’outsider
Candidat malheureux à la succession de Jacques Santini en 2004, Jean Tigana fait figure de sérieux outsider pour ce poste. Malgré une carrière qui reste en stand-by depuis son éviction de Besiktas en mai 2007, Tigana a toutes ses chances. L’ancien international français (52 sélections, 1 but), vainqueur de l’Euro 1984, compte un soutien de poids en la personne de Michel Platini, actuel président de l’UEFA. L’ancien coach de Lyon, Monaco (avec qui il a remporté un titre de champion de France en 1997), Fulham et Besiktas possède une belle expérience. Mais sa carte de visite est entachée d’un caractère bien trempé et de quelques affaires – son conflit avec Fulham, une affaire en justice pour des affaires douteuses dans sa fonction d’agent – qui pourraient jouer en sa défaveur. Avec Tigana, les coups de gueule et les conflits pourraient être fréquents.
Blanc et Wenger, les improbables
Plus calme et philosophe, Arsène Wenger est également cité. L’entraîneur d’Arsenal, sous contrat jusqu’en 2011, n’a pourtant jamais manifesté son désir d’occuper cette fonction. Il semble donc bien improbable qu’il puisse quitter les Gunners cette saison. De plus, la FFF pourrait être freinée par la somme qu’elle devrait verser au club londonien en cas d’arrivée de Wenger à la tête de la sélection. La situation de Laurent Blanc est similaire. Candidat en 2004, il pourrait être intéressé mais on ne le voit pas quitter Bordeaux dès sa première saison en Gironde.
Troussier, Metsu et Fernandez : la grosse cote
Comme en 2004, les globe-trotters Philippe Troussier et Bruno Metsu pourraient de nouveau entrer dans la danse. Mais avec quelles chances ? Ses projets de retour au PSG n’ayant pas abouti, le poste de sélectionneur ne doit pas non plus laisser Luis Fernandez indifférent. Mais son tempérament peut faire peur.
La DTN en renfort ?
La solution se trouve-t-elle en interne ? On se souvient que Raymond Domenech, alors entraîneur des Espoirs, était issu de la Direction Technique Nationale en 2004 lorsqu’il a succédé à Jacques Santini. Le nom de Pierre Mankowski vient naturellement à l’esprit. L’adjoint de Santini puis de Domenech connaît bien l’environnement des Bleus et possède une solide expérience d’entraîneur. Mais il ne figure pas pour autant parmi les favoris. Idem pour René Girard, futur ex-entraîneur de l’équipe de France Espoirs (il quittera ses fonctions en août) et ancien adjoint de Roger Lemerre. Bien que la piste interne ne semble pas pouvoir aboutir, Jean-Pierre Escalettes, président de la Fédération, a tout de même cité le nom d’Erick Mombaerts. Surprenant quand on sait que l’ancien entraîneur de Toulouse s’apprête à reprendre le flambeau des Espoirs…